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Huile sur Styroglass
Format 50x50cm.
















EXTRAIT DU CATALOGUE 2006 - 2011





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EXTRAITS DES CARNETS




DESSINS PREPARATOIRES
Graphite sur papier 50x50cm






huile sur plexiglas - 50 x 50 cm - 2011






Archives - Presse - Textes 




  CINQ QUESTIONS A HERVE ANDRE par AGNES GIARD

1/ Utilisez-vous des fluides corporels pour dessiner ?

Non. Mais j'établis une correspondance entre la peinture et ce qui sort du corps. Pour me comprendre il faut penser un peu la technique de la peinture. La peinture à l'huile procède par couches. Ces couches sont plus ou moins épaisses ou transparentes.

On utilise des couleurs trés diluées pour commencer l'oeuvre. On appelle ça des jus. Je mets ces jus en correspondance avec les matières les plus fluides qui sortent du corps, l'urine, la sueur, la salive… Au cours de l'élaboration de l'oeuvre on peut charger davantage en matière. Des matières plus épaisses. On appelle ça des empâtements.

Tout ce qui sort du corps est plus ou moins frappé d'une valeur négative. Qu'en est-il de la peinture aujourd'hui ? Pourquoi les institutions l'ont-elle plus ou moins bannie ? Est-ce qu'elle est de l'ordre du déchet elle aussi ?

La matière en elle même est une source inépuisable de réflexion. Je travaille la matière comme socle fondamental, ça me permet d'enraciner ma pensée quelque part dans une réalité. Les petits tas de boue des couleurs sont une métaphore aussi du bourbier humain.

2/ Dans vos tableaux, l'humain est remplacé par ses fonctions physiologiques ? Quelles fonctions vous intéressent le plus ?

humain humide humus humeurs humour… hum hum hum, humer…

Je signe par un h

3/ Vous trouvez qu'un orifice, c'est beau ?

Je trouve leurs formes à la fois attirantes et repoussantes comme tout le monde, je pense. En fait les orifices du corps angoissent la plupart des gens. Ce sont des parties surinvesties autant mentalement que sensuellement, ou sensiblement.

Les orifices sont les lieux de l'échange intérieur extérieur. Lieux de plaisir. Lieux hautement chargés de vie et de mort.

Moi, ce sont leurs bords qui m'intéressent.

4/ La plupart des gens ont horreur de la viande, je veux dire du corps réduit à l'état de viande. Et vous ?

L'organique nous ramène à des aspects très élémentaires de la vie. Nous sommes cela aussi. Ce doux remugle de la matière.

5/ Pourquoi priver le corps de visage, d'autonomie, d'identité, de conscience ?

C'est politique. Ca désigne l'obscénité de tout pouvoir.

Comme je le disais plus haut, les pouvoirs qui s'en prennent à la vie de l'esprit, s'en prennent inéluctablement aux corps.

Une représentation d'un corps sans membres sans tête est une métaphore d'un pouvoir qui s'exerce sans limite.

Mes représentations du corps font suite à une réflexion sur les enjeux culturels, la propagande, et la violence destructrice de certains pouvoirs.

Je crois que je révèle quelque chose d'enfoui, qui concerne une sorte de folie de domination. Si je l'ai extirpé de moi, c'est qu'elle est en moi, comme elle est en d'autres.

Je m'aventure loin en moi pour mettre à jour quelque chose de commun, mes propres résistances ou défenses sont aussi celles du groupe. et particulièrement des groupes de pouvoir qui ont intérêt à ce que les représentations qui les installent dans leur place ne soient pas questionnées (...)

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Le texte de présentation de Jean François Pascal  pour l'exposition "La Grande Oreille dans le Ciel"  en 2013 à La Galerie Paradis, Marseille, n'est plus accessible en ligne, mais on peut le relire en cliquant sur l'image. 




Dessin et texte © Hervé André 2004
publié dans MEGAZINE  n° 138 - 13 février 2004 

 




Tous les éléments textes dessins et photos © Hervé ANDRE 2020